Quels ont été les plus grands défis et succès de ces dernières années ?
D’une part, l’acquisition réussie de neuf sociétés de plus petite taille en Suisse. Acheter une entreprise est une chose. L’intégrer de manière judicieuse en est une autre. Nous sommes parvenus à fusionner nos cinq sites suisses de manière à obtenir une équipe unie qui partage une culture, des objectifs et des processus. Ainsi, nous avons développé de manière cohérente notre part de marché en Suisse, en association avec une croissance organique.
D’autre part, il a toujours été essentiel à nos yeux de trouver les meilleurs outils pour Apostroph. Or, ces 15 dernières années ont été rythmées par de véritables et profonds bouleversements technologiques. Avec notre service informatique, qui continue de s’étoffer, nous avons très tôt commencé à développer nos propres outils ERP, clients et freelances, mais aussi à optimiser nos processus. Globalement, l’association des talents et des outils représente pour nous un véritable fil conducteur.
Au cours de ces trente dernières années, votre entreprise a affiché une croissance impressionnante. Quelles sont les stratégies qui ont principalement contribué à cette réussite ?
Bon, ce n’est pas mon entreprise (il sourit), mais oui, je la gère avec un fort esprit entrepreneurial. Lorsque je suis arrivé en 2010, j’ai fait un constat immédiat : j’avais affaire à des équipes compétentes, à une excellente clientèle, à une bonne organisation, soit le business case parfait. Mais j’ai aussi compris qu’Apostroph devait se développer pour atteindre une taille critique. En 2010, Apostroph était déjà une perle. La question qui se posait alors était la suivante : comment faire pour qu’elle le soit toujours dans 20 ans ?
Vous avez développé de nombreuses solutions en interne dans le domaine de l’informatique et de l’IA. Quel rôle ces technologies jouent-elles dans votre travail au quotidien ?
Les outils que nous développons sont la raison pour laquelle Apostroph, au bout de 30 ans, reste une entreprise saine, solide financièrement et capable d’investir dans des thématiques d’avenir. En résumé, ils permettent à Apostroph de rester une véritable perle.
Pourriez-vous nous donner un exemple de solution informatique ou basée sur l’IA que votre entreprise a développé en particulier ?
Bien sûr. Je peux vous citer APOS, notre système ERP. Dans le secteur, il est ce que l’on appelle un translation management system (système de gestion de la traduction). Ou bien les plates-formes dédiées à notre clientèle myAPOSTROPH et à nos freelances myFREELANCE. J’ajouterais aussi apoSMART, un outil basé sur l’IA, qui permet de détecter les demandes de projet dans nos e-mails et de les convertir en mandats dans notre ERP. On peut également évoquer apoTRANSLATE plus, un outil de traduction en ligne auquel on peut connecter la terminologie des entreprises et les mémoires de traduction.
Quelle importance l’innovation et l’amélioration continue revêtent-elles dans le secteur de la traduction ?
Je ne peux pas parler au nom du secteur dans son entier, mais j’en suis convaincu : c’est tout simplement une question de survie pour notre entreprise. Il faut regarder les choses en face : ces dix dernières années, le prix de vente brut a été réduit de plus de la moitié en Suisse et en Allemagne. L’innovation et les optimisations continues sont une partie de notre réponse au problème.
Comment l’intégration de l’IA et de l’apprentissage automatique a-t-elle influencé l’efficacité et la qualité de vos services ?
Bien utilisées, les applications basées sur l’IA peuvent apporter un énorme gain d’efficacité. C’est un constat que nous faisons non seulement au regard de la traduction automatique neuronale, mais également pour des chatbots, du développement logiciel ou lorsqu’il s’agit de gérer de grandes quantités de données, comme un intranet ou un ensemble de contrats regroupant des milliers de documents.
L’implémentation des solutions d’IA s’accompagne-t-elle de défis ? Comment les maîtrisez-vous ?
La protection des données est un sujet de préoccupation constante. Mais nous disposons désormais de différentes solutions selon les exigences de nos clientes et clients. Ce qui me semble plus crucial, c’est le fait qu’en règle générale, nous sommes confrontés à des modèles qui présentent plusieurs dépendances. Je pense notamment à la base de données, sa qualité, l’entraînement des modèles et bien plus encore. Ainsi, nous traitons chaque projet comme un nouveau cas d’utilisation. Mais évidemment, cela implique que nous ne savons pas exactement ce qui va se passer tant que nous n’avons pas mis en œuvre ces outils (il sourit).
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Comment voyez-vous l’avenir du secteur de la traduction en général, et de votre entreprise en particulier ?
Je reste optimiste pour tous les acteurs de la branche qui numérisent et automatisent systématiquement leurs processus et affichent une taille critique. L’efficacité des coûts est tout aussi essentielle qu’une large couverture des besoins de la clientèle. Dans ce contexte, une interaction optimale entre l’humain et la machine se révèle primordiale. Et c’est là que nous tirons notre épingle du jeu : nous disposons d’un service informatique performant doté de spécialistes en matière de logiciels et d’IA, et travaillons également avec des linguistes professionnels en interne qui font la différence selon les besoins.
Quels sont vos objectifs et visions à long terme pour l’entreprise sur les dix à vingt prochaines années ?
Nous concentrons nos efforts sur notre marché cible, notre clientèle et les besoins de celle-ci. Cela nous aide énormément à l’heure actuelle, car ces deux dernières années ont été très difficiles pour le secteur. C’est un cap que nous souhaitons continuer de suivre. Il nous permet d’évoluer vers une entreprise informatique alors qu’il y a dix ans, nous étions encore une agence classique strictement dédiée à la traduction.
Où trouvez-vous la motivation de donner chaque jour le meilleur de vous-même et de faire avancer votre entreprise ?
Je suis motivé par un avenir radieux pour l’entreprise et pour nos collaboratrices et collaborateurs, car nous avons une équipe formidable ! Je pense aussi à nos clientes et clients, sans oublier qu’à long terme, les actionnaires seront également satisfaits. Parallèlement aux affaires courantes, mon travail est d’anticiper au mieux les défis de demain et de mettre en place des solutions en amont.
Aimeriez-vous ajouter un mot à l’attention des lectrices et lecteurs ?
Il a toujours été important de se demander qui était l’autrice ou l’auteur d’un texte : une personnalité politique, une voisine ou un voisin, ou encore un proche ? Désormais, une nouvelle question se pose : ce texte a-t-il été rédigé par un humain ou une machine ?
Philipp Meier
Depuis le 1er juillet 2021, Philipp Meier est le Group CEO d’Apostroph Group, qui se compose des marques Apostroph Switzerland, Apostroph Germany et medDOC. Il est le CEO d’Apostroph en Suisse depuis 2010, et associé du groupe d’entreprises depuis 2017. Économiste d’entreprise et certified digital transformation expert, Philipp Meier a auparavant travaillé dans les secteurs de la technologie de l’information, du développement de logiciels et de la banque à New York, Londres, Paris et en Suisse.
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