Petit guide de l’écriture inclusive

Nous partons du principe qu’aujourd’hui, rares sont les entreprises qui clament ne pas écrire de manière inclusive et utiliser uniquement le masculin générique. En allemand, ce dernier a été purement et simplement supprimé du Duden, ce qui signifie que lorsque l’on utilise le masculin, on fait bel et bien référence à un sujet masculin.

L’anglais passe un peu entre les mailles du filet, car de nombreuses formes incluent tous les genres, puisqu’il n’y a qu’un article non genré : « the ». Attention néanmoins aux noms comme « businessman » et « waitress », et aux pronoms utilisés pour faire référence aux patient·e·s d’un « doctor » (« his or her patients »). Pour contourner l’ambiguïté, mieux vaut privilégier la formulation neutre « their patients ».

3 jeunes gens brandissant une pancarte disant "humain".

Employer l’écriture inclusive ne devrait plus être sujet à discussion. Mais comment procéder pour inclure au mieux tous les genres ? Dernièrement, la question des pronoms à utiliser pour désigner les personnes non binaires est venue s’ajouter aux débats. Nous vous présentons quelques méthodes d’écriture inclusive et nous penchons sur la question des pronoms.

Le point médian

Exemple : étudiant·e

Le point médian, ou point milieu, est une typographie plutôt récente de l’écriture inclusive. Même s’il pose quelques problèmes d’accessibilité, car les logiciels marquent une coupure lors de la lecture, il s’avère utile pour les mots dont la terminaison diffère peu entre le masculin et le féminin (ajout d’un « e » ou d’une double consonne suivie d’un « e », par exemple) et permet d’alléger les écrits. Toutefois, si la différence entre les terminaisons du masculin et du féminin est plus marquée, il est conseillé de ne l’utiliser qu’en dernier recours.

La barre oblique et les parenthèses

Exemple : traducteur/trice, traducteur(trice)

La barre oblique symbolise pour certaines personnes une division, qui défierait l’objectif même d’égalité recherché. Autre variante typographique, les parenthèses indiquent par nature des propos secondaires, ce qui pose là encore un souci d’égalité. Ces méthodes sont donc généralement déconseillées. Par ailleurs, elles ne permettent pas d’inclure les personnes non binaires.

Les tournures passives et impersonnelles

Exemple : le ficher est accessible (au lieu de : « les utilisateurs ont accès au fichier »), il est possible de poser des questions (au lieu de : « les utilisateurs peuvent poser leurs questions »)

Le passif permet d’éviter la problématique du genre si le sujet de la forme active n’est pas essentiel à la compréhension. Il convient toutefois de ne pas en abuser, le français privilégiant l’usage de la voix active, contrairement à l’allemand ou à l’anglais. Les tournures impersonnelles, quant à elles, posent moins problème. Le pronom « il » employé dans ce type de phrases est neutre, car il ne représente pas une personne.

Les périphrases

Exemple : les personnes qui ont participé au projet (au lieu de : « les participants au projet »)

Les périphrases sont généralement construites avec le mot « personne », qui permet d’inclure autant les femmes et les hommes que les personnes non binaires. Cependant, elles peuvent allonger et alourdir le texte, raison pour laquelle elles doivent être utilisées avec modération.

Les formules épicènes et englobantes

Exemple : équipe de traduction, linguistes, personnes passionnées par les langues, public, groupe

Les formules épicènes ont l’avantage de ne pas perturber la lecture et de ne pas se cantonner uniquement aux hommes ou aux femmes, mais d’inclure les personnes de tout genre. L’utilisation de termes épicènes permet de créer une forme neutre : au lieu de développeurs ou développeuses, nous pouvons utiliser « équipe de développement ».

La double désignation

Exemple : traducteurs et traductrices

Parfois, il n’est pas possible d’utiliser une formule épicène et les formules englobantes ne vous plaisent pas ? Vous pouvez dans ce cas utiliser les deux formes du même mot. Ce procédé peut néanmoins alourdir le texte, c’est pourquoi il est recommandé de l’employer avec parcimonie. Autre inconvénient : il n’inclut pas les personnes non binaires. L’ordre des doublets est généralement libre, mais en cas d’accord avec un adjectif, le nom masculin doit être placé à côté du mot à accorder. Il est également possible d’utiliser cette méthode au singulier (« la traductrice ou le traducteur »).

 

Le choix de la méthode vous appartient, à moins que le mandat sur lequel vous travaillez comporte des instructions en la matière. L’important, c’est de se familiariser avec ce sujet et d’utiliser un langage inclusif approprié. Il convient de toujours tenir compte du type de texte et de se poser la question du public cible.

Attention toutefois à ne pas vous perdre dans les méandres de l’écriture inclusive. En effet, il ne faut pas vouloir à tout prix utiliser une forme neutre. Ainsi, « pair » (dans le sens de collègue) s’utilise exclusivement au masculin, « la paire » renvoyant à autre chose.

L’usage des pronoms non binaires a récemment fait des vagues dans l’univers linguistique francophone. Dans ce cas aussi, les choses sont plus simples en anglais : il suffit d’utiliser les pronoms neutres « they » et « them » au singulier. Ni le français ni l’allemand ne possèdent encore de pronoms bien établis pour la troisième personne. Les journalistes germanophones contournent généralement ce problème en s’abstenant d’utiliser tout pronom et en écrivant à chaque fois le nom de la personne. Les néopronoms, tels que « iel » en français ou « xier » et « dey » en allemand, sont parfois employés, mais, comme mentionné ci-dessus, ils ne sont pas encore entrés dans l’usage. Par ailleurs, certaines personnes non binaires utilisent les pronoms « elle » ou « il » pour se désigner, alors que d’autres n’ont pas de préférence en la matière. Si vous en avez la possibilité, le mieux reste de leur poser la question. Le risque d’erreur est ainsi écarté.

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