Les mots intraduisibles : uniques, tout simplement.

Hygge est sans doute l’un des mots les plus courants actuellement à ne pas pouvoir être traduits par des mots équivalents. Si ces termes sont considérés comme intraduisibles, c’est tout simplement parce qu’ils n’existent pas dans d’autres langues. Au passage, apprenez que le hygge a même fait son entrée dans le dictionnaire Le Robert, où il est défini comme un « art de vivre à la danoise ». Pour le transcrire en français, il n’est donc plus nécessaire d’avoir recours à des périphrases telles que « bien-être et réconfort ».

Mais certaines expressions issues d’autres langues donnent davantage de fil à retordre aux traductrices et traducteurs, exigeant non seulement une très bonne connaissance de la langue source, mais aussi de la culture qu’elles véhiculent. Exprimant de façon limpide des notions pour lesquelles nous n’avons pas de mot dans notre langue, ces expressions sont souvent si belles que l’on aimerait les adopter. À l’inverse, certains termes ne se trouvent qu’en français. Envie d’en savoir plus ?

Issus de langues du monde entier, voici quelques mots fabuleux pour lesquels il n’existe aucun équivalent ailleurs :

Yakamoz : esprits romantiques et adorateurs de la lune, voici un mot pour vous !

En langue turque, ce terme imagé signifie « reflet de la lune sur l’eau ». En 2007, année des sciences humaines en Allemagne, il a même été élu « plus beau mot du monde ». Le suédois a lui aussi un mot pour exprimer ce si poétique phénomène naturel : mångata. Dans les traductions françaises, cette notion exigera une périphrase pour être comprise.

Fredagsmys : quitte tes habits de bureau et mets-toi en mode week-end !

Ce terme suédois signifie littéralement « moment agréable et confortable du vendredi ». Il véhicule des notions de bien-être, de convivialité et de détente : on se retrouve à la maison en famille ou entre amis, on boit un verre de blanc et on grignote quelque chose de bon. Même si en Suisse, nous n’avons pas de mot unique pour désigner cela, beaucoup d’entre nous – et notamment celles et ceux qui ont grandi dans les années 1980 – connaissent ce phénomène : rappelez-vous ces soirées d’hiver où après le bain, nous regardions les compétitions de ski blotti·e·s contre maman et papa en buvant un verre d’Ovomaltine bien froide…

Uitwaaien : comme un souffle de détente dans la tête

Ce joli mot néerlandais signifie littéralement « souffler pour vider », et s’utilise pour exprimer le fait de « faire une pause pour s’aérer les idées ». Cela marche par exemple très bien quand on passe ses vacances sur la côte néerlandaise et que l’on fait de longues promenades sur la plage…

Jugaad : le génie du système D !

Ce terme vient de l’hindi et signifie « être capable d’improviser », ou encore « savoir trouver des solutions dans des conditions difficiles ». Autrement dit, il désigne une capacité répandue en Inde, qui permet de ne pas se laisser impressionner par des circonstances souvent défavorables – deux tiers de la population indienne vivent dans la pauvreté – et de garder une attitude positive face à la vie. Ce qui est particulièrement notable dans cette notion, c’est qu’il ne s’agit pas de réagir contre un manque quelconque, mais que l’on voit au contraire une chance dans ce manque, dans la contrainte imposée. Une nuance de taille devant absolument être prise en compte dans toute bonne traduction.

Mamihlapinatapai : le premier de nous deux qui parlera…

Franchement imprononçable, le mot mamihlapinatapai peut exprimer des situations aussi romantiques que tragiques. Sa signification est complexe : elle évoque deux personnes qui se jettent des regards (langoureux), chacune souhaitant que l’autre prenne l’initiative, mais ni l’une ni l’autre n’osant le faire. Ce terme, qui décrit comment deux personnes peuvent littéralement perdre la parole, provient de la langue des Yagans (ou Yámanas), population autochtone de la Terre de Feu, malheureusement considérée comme pratiquement disparue. Ce qui n’empêche pas mamihlapinatapai d’être élu « mot le plus succinct » par le Livre Guinness des records !

Pochemuchka : mais pourquoi, pourquoi, et pourquoi ?

Nous connaissons toutes et tous au moins une personne qui demande toujours plus d’explications. Les russophones ont un mot pour ça : pochemuchka – à utiliser, selon sa patience, en l’accompagnant d’un clin d’œil ou en levant les yeux au ciel. En français dans le texte, on pourrait parler d’une personne « particulièrement curieuse »… ou qui agace à force de couper les cheveux en quatre.

Cercle vertueux : une exception francophone (ou presque)

Dans la plupart des langues, il arrive que l’on se demande « Mais comment me sortir de ce cercle vicieux ? ». La nôtre nous permet, en changeant juste un mot, de passer à l’opposé – le cercle vertueux – autrement dit, à une phase où « quelque chose de bénéfique engendre autre chose de bénéfique », où « tout roule », en somme. Il semblerait que seule la langue anglaise possède l’équivalent : virtuous circle.

Fernweh : partir, ah ! partir…

Ne serait-on affligé par la « nostalgie du lointain », le « douloureux désir de tout quitter » que dans les pays germanophones ? En tout cas, il n’existe aucune autre langue ayant un mot unique pour désigner cet état d’âme. En revanche, de nombreuses langues ont un terme pour désigner l’opposé, le mal du pays. Nous autres, francophones, avons de plus le dépaysement, cette sensation d’étrangeté que l’on a lorsqu’on vit à un endroit où l’on n’est pas chez soi…

Et pour la bonne bouche, voici quelques autres mots français intraduisibles : retrouvailles, pied-à-terre, se recroqueviller (et ses multiples connotations !), marinière, Tanguy, ou encore le fameux terroir !

Ilunga : là, ça se complique !

Ces six petites lettres donnent des sueurs froides à tou·te·s les collègues devant s’y frotter. Car le terme ilunga, qui provient du bantou, langue de communication de l’Afrique de l’Est, désigne une personne qui pardonne la première fois qu’on la blesse, supporte et tolère une deuxième blessure, mais ne pardonnera jamais un troisième affront.

Gluggavedur : on admire, mais on ne sort pas

Ce mot, qui vient de l’islandais, signifie littéralement « temps de fenêtre ». Il se réfère au fait que même s’il fait beau, mieux vaut profiter du temps derrière une fenêtre, car sortir ne serait pas une partie de plaisir. On pense là à des gouttes de pluie courant sur la vitre, à l’impressionnant spectacle d’éclairs illuminant le ciel ou à une tempête de neige. Autrement dit, à un « temps à ne pas mettre un chien dehors ». Et ça, nous aussi ça nous parle !

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