Le Nouvel An en Suisse : l’exemple de l’Appenzell
L’arrière-pays et le Mittelland appenzellois sont visiblement très friands de « Chläuse ». Saint Nicolas (ou « Samichlaus » en bon vieux suisse allemand) est connu sous une forme ou une autre dans plusieurs régions du monde. Cependant, les Appenzelloises et Appenzellois ne se contentent pas de fêter le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas. Le 31 décembre, un tout autre Nicolas assure l’animation du matin jusque tard dans la nuit : il s’agit du « Silvesterchlaus » ou Nicolas de la Saint-Sylvestre. On le rencontre alors sous trois formes différentes : « Schöne » (le beau), « Wüeschte » (le laid) et « Schö-Wüeschte » (le mi-beau, mi-laid).
Les beaux spécimens portent de jolis couvre-chefs confectionnés à la main avec amour aux heures perdues de leurs créateurs et représentent des scènes de la vie paysanne. Quant aux modèles laids et mi-beaux/mi-laids, ils se reconnaissent à leur chapeaux, coiffes et autres masques à la fois artistiquement et monstrueusement décorés. (Zitat Appenzellerland Tourismus)
Mais même si la vision cauchemardesque est passée et que la nouvelle année a commencé, tout n’est pas fini, car le calendrier grégorien est le seul à fixer au 31 décembre le dernier jour de l’année. Et puis selon le calendrier julien, il est possible de célébrer une ultime fois toutes les traditions liées à la Saint-Nicolas le 13 janvier. Hé oui, les Appenzelloises et les Appenzellois ne dérogent pas à leur réputation de savoir faire la fête...
Le Nouvel An chinois : la fête des lanternes
Les Chinoises et les Chinois ne sont certainement pas moins futés que leurs homologues appenzellois et profitent de l’occasion pour fêter deux fois le Nouvel An. En Chine, depuis l’adoption du calendrier grégorien en 1911, l’année commence également le 1er janvier. Mais compte tenu de son caractère millénaire, le traditionnel Nouvel An chinois y demeure encore et toujours la fête la plus importante. Sa date étant fixée selon le calendrier lunaire, il tombe chaque année un jour différent. En 2025, ce sera le 29 janvier, date qui marquera le début de l’année du serpent.
Le couronnement des festivités du Nouvel An chinois est marqué par la fête des lanternes, elle-même très célèbre dans le monde entier. De formes et de tailles différentes, les lanternes rouges suspendues un peu partout sont la principale attraction de cet événement. Sur ces lanternes sont inscrites à la peinture des énigmes à résoudre en échange d’un cadeau.
En outre, le Nouvel An chinois connaît des INTERDITS :
- Ainsi est-il défendu de prononcer le mot « chaussure » qui, en mandarin, est un homonyme du mot « mal ». Il ne faut donc surtout pas acheter de nouveaux souliers durant cette période, car cela porte malheur !
- Quant au mot « livre », il a une consonance similaire à celle du verbe « perdre ». Acheter ou offrir des livres pendant le Nouvel An revient donc à s’exposer de manière inconsidérée au risque d’essuyer une perte.
Le Nouvel An aux États-Unis : pleins feux sur New York
Aux États-Unis, la célébration du Nouvel An s’incarne dans le grand rassemblement organisé chaque année à Times Square, à New York, suivi de son fameux « Ball Drop ». Depuis 1907, une boule lumineuse suspendue à un mât entame sa descente 60 secondes avant l’entrée dans la nouvelle année. Elle symbolise l’enclenchement du compte à rebours précédant l’événement – les dix dernières secondes étant bruyamment décomptées par une foule en liesse rassemblée pour l’occasion, avant d’entonner l’air d’« Auld Lang Syne » :
Times Square Ball Drop 2022 (Reuters/YouTube), https://www.youtube.com/watch?v=IREdXw__8BM
La renommée internationale de cette tradition américaine du Nouvel An a notamment été forgée par Hollywood. Retransmise en direct à la télévision, la cérémonie est suivie par des centaines de millions de téléspectateurs. Quant au recensement exact du nombre de participants sur place, il est depuis quelques années sujet à controverses. En 2018, les autorités de la ville faisaient état de 2 millions de personnes, une estimation fortement relativisée par plusieurs spécialistes (étrangers). Et le New York Times de conclure : « Let’s just say it was crowded. »
Le Nouvel An au Brésil
Tout comme les États-Unis, le Brésil est un véritable « melting pot », autrement dit un mélange de nombreuses cultures. Cette riche mosaïque est particulièrement visible à la veille de la nouvelle année, appelée là-bas « Réveillon », au cours de laquelle une multitude de coutumes, rituels et autres symboles insolites d’horizons divers sont censés apporter aux gens bonheur, santé, richesse et paix. Ainsi les Brésiliennes et Brésiliens aiment-ils porter des vêtements blancs pour l’occasion, couleur symbolisant la paix et la pureté, comme le veut cette tradition prenant racine dans la culture afro-brésilienne. Ainsi vêtus, les participantes et participants gagnent la plage où la déesse de la mer Yemanjà reçoit des offrandes. La divinité étant considérée comme particulièrement vaniteuse, la foule met à l’eau de petits bateaux contenant des parfums, des savons, des miroirs, des peignes, des colliers et bien d’autres choses encore. Des roses blanches sont également jetées à la mer.
En outre, selon la légende, sauter par-dessus sept vagues déferlantes en faisant un vœu porterait chance. À noter que les plus croyants ne sautent que sur le pied droit : cela leur assurerait une promotion au cours de la nouvelle année.
Le Nouvel An au Myanmar
Au Myanmar, la fête du Nouvel An baptisée « Thingyan» est la plus importante célébration du pays. Communément appelée fête de l’eau par la population, elle est célébrée au mois d’avril pendant trois jours consécutifs. Des défilés ont lieu dans tout le pays, durant lesquels de l’eau est projetée sur les personnes présentes au moyen de chaudrons, de tuyaux et de pistolets à eau, tout ceci accompagné de joyeuses danses.
Selon la tradition bouddhiste, l’eau symbolise la purification spirituelle. Cette grande bataille à l’eau permet en outre de se rafraîchir : il faut dire qu’en avril, les températures dépassent souvent 30° Celsius.